Ça y est, nous y sommes enfin. Comment l'avoir ce M2 en pratique ? Pourquoi certains seront admis du premier coup et d'autres butteront chaque année face à un mur infranchissable ? Je n'ai malheureusement pas de solution mais peut-être quelques propositions utiles, issues de ma petite et fraiche expérience. Voilà un "petit" chapitre dont les maîtres mots seront préparation, opportunisme, réalisme et croisement de doigts !
Quand on est en Licence, l'admission en Master 2 nous parait bien loin. On a d'autres chats à fouetter avant de se retrouver confronté à ce problème. C'est une fois en M1 que les étudiants commencent à prendre les choses en main, mais il est souvent et malheureusement trop tard. Pour reprendre ce qui s'est dit dans les précédents chapitres de ce blog, votre candidature en M2 doit être l'aboutissement d'une construction de projet s'inscrivant dans la cohérence, la durée et intégrant les principaux éléments conjoncturels.
En Licence, depuis la première année de psychologie, l'université vous informe des modalités de réussite aux examens universitaires de contrôle de connaissance (cf. guide de l'étudiant), vous savez donc pourquoi vous pouvez échouer ou réussir vos partiels. En revanche, à la fin de votre M1, les règles ne vous sont plus exposées, on vous demande tout simplement de postuler à un M2 sans aucune remarque particulière, à part peut-être "c'est sélectif donc multipliez vos candidatures". En gros, foncez ! Mais où et comment rien n'est moins sûr...
Les étudiants plus pessimistes chercheront quelques informations via internet ou leur entourage pour augmenter leurs chances de réussite ; les plus optimistes feront simplement leur petite démarche administrative : écrire deux pages et remplir un dossier, sans trop s'inquiéter.
Vous l'avez compris, avoir réussi haut la main tous vos partiels ne vous assurera pas, en vue du M2, votre place au niveau supérieur.
La constitution de votre candidature devrait selon moi prendre en compte plusieurs choses (en plus des pièces demandées) :
- La connaissance de vos lacunes
- La connaissance des particularités et spécificités de l'université à laquelle vous postulez
- La prise en compte d'avis d'anciens étudiants du M2 désiré
- Une mise en forme attrayante
- Et, cerise sur le gâteau, un contact personnel avec au moins un des enseignants du Master en question.
- Concernant vos lacunes : Il faut apporter la réponse à vos
points faibles avant d'attendre une réponse négative des recruteurs.
Oui, c'est souvent le cas pour chacun d'entre nous, fermer les yeux sur
nos "imperformances" est toujours le plus confortable pour notre ego.En
candidature sur dossier (première étape du processus de recrutement), il
n'y a pas d'échange mais juste une bille à faire entrer dans un trou :
les professionnels ont des attentes précises, ont souvent en tête un
profil-type du bon candidat, et ne vont pas sonder votre dossier à la
recherche du positif. Ce positif doit être visible et prêt à consommer en quelques secondes !
Exemples :
Il vous manque de l'expérience pratique ? Profitez de l'année en cours pour vous inscrire en DU, pour suivre des formations et assister à des colloques / conférences, investissez vous dans du bénévolat (il y a souvent des propositions d'aide non rémunérée pour les personnes handicapées, l'aide au devoir, etc.) ou dans une association. Au manque d'expérience en psychologie vous répondez "expérience valorisable ailleurs". Cette stratégie, il ne faut pas se leurrer, ne fera pas d'un mauvais dossier un bon, mais elle vous apportera des sympathies déterminantes lorsque votre candidature sera en balance avec une autre.
Vous manquez d'assurance ? Je vous passe le conseil très usuel de vous inscrire à des cours de théâtre, je n'aime pas le théâtre. Les Maisons de l’Étudiant des université peuvent proposer à tout étudiant une formation au recrutement M2. Dans certaines facultés ce service est bien connu des étudiants qui n'hésitent pas à en profiter, dans d'autres ce n'est pas le cas. Généralement, la ME (ou la structure équivalente) vous propose un atelier conception de CV et lettre de motivation, et un atelier simulation d'entretien par des professionnels qualifiés et qui connaissent d'assez près la réalité des jurys M2 de votre fac. C'est gratuit, il n'y a pas de jugement, pourquoi s'en priver ?
Vous n'avez pas le moral, vous n'êtes pas bien dans vos baskets ? (a parte : Pour ceux qui s'orientent vers le soin, je dirais que c'est un peu une évidence. Quel futur clinicien rayonne dans son for intérieur ?) Il faut absolument aller bien, ou en tous cas le montrer clairement, devant le recruteur. Soit vous pensez que vous allez pouvoir faire illusion, ça peut se tenter ; soit vous vous faites aider (travail personnel, aide de l'entourage). Quoi qu'il en soit, gardez à l'esprit qu'un candidat qui fait trop transparaitre son mal être n'est pas séduisant et se pénalise d'emblée. Les recruteurs n'ont pas à faire de la compassion et ne vont pas, encore une fois, faire des efforts pour extraire en vous vos valeurs cachées.
- Les spécificités de l'université : Comme déjà dit précédemment, toutes les universités ne se ressemblent pas. Les informations facilement accessibles pour "orienter" votre candidature sont :
- le nombre de places ouvertes pour la prochaine promotion M2
- l'orientation théorique majoritaire des enseignements
- le nom du responsable de Master et son profil professionnel
- le programme annuel des enseignements et les thèmes associés.
- si les candidats retenus sont majoritairement locaux ou nationaux
- leurs expériences de stage
- ce qui a joué en leur faveur lors des jurys
- les pièges à éviter
- la personnalité des professeurs qui pourraient être en jury cette année
- la politique du département de psychologie concernant la recherche des stages (faut-il en trouver avant même d'envoyer le dossier de candidature ? Si non, le fait d'avoir une promesse de stage peut-il être un avantage de poids ?)
- La mise en forme compte : L'apparence peut valoriser votre candidature, mais cela reste un détail malgré tout. Ce sont surtout la rédaction de votre lettre de motivation (fautes d'orthographes rédhibitoires, style clair et concis) et la conception de votre CV (originalité, esthétisme, clarté et cohérence) qui doivent être soignés. A travers cela, on pourra interpréter plus ou moins justement, plus ou moins volontairement, votre maturité et votre équilibre personnel. Donc, même si le temps vous est compté et que les candidatures dossier sont des tâches répétitives et pénibles, réservez quelques heures à cet aspect.
- Avoir un contact personnel : Nombreuses personnalités dans les hautes sphères de la psychologie universitaire préfèrent recruter une personne connue plutôt qu'un total inconnu, à compétences équivalentes sur le papier. A savoir pourquoi, j'y vois la prolongation du système de réseau déjà tellement présent et installé dans le monde professionnel ; j'y vois aussi l'envie des membres du jury de constituer une promotion a minima agréable pour eux (ils vont se fader la présence et la personnalité de leurs "élus" pendant un an ! Autant alléger les longues heures de travail à venir des éléments potentiellement désagréables).
- Bonus ! : C'est le point sur lequel je pourrais me faire taper sur les doigts, mais c'est véridique. Pour quelques uns des enseignants-recruteurs, et cela me dérange énormément, la présentation des candidat(e)s lors de l'oral peut faire (plus que) pencher la balance. Je ne m'étalerai pas sur l'importance de l'esthétisme du candidat, il ne devrait pas en être question, mais faites attention ! Mesdemoiselles, par sécurité, sortez la jupe et les talons ; Messieurs,la chemise est vivement conseillée (bien qu'il y ait généralement moins de recruteur femme).