Cet article s'adresse particulièrement aux étudiants de L1 à M1
En Master 1, un stage de terrain est généralement imposé aux étudiants. En psychologie clinique notamment, il doit se dérouler dans une institution avec un psychologue référent. Le premier stage s'avère souvent difficile pour ceux et celles qui ont été bercés jusqu'alors par trois années d'amphi aux lumières tamisées : de la théorie à la pratique il n'y a qu'un pas ? Mmmh pas si sûr !
La psychologie a cette particularité que son objet d'étude, l'être humain, n'est jamais totalement prévisible. Il peut même mettre en cause les certitudes du chercheur et encore plus celles du tout frais stagiaire. En tant que psychologue, nous sommes souvent déstabilisés par nos patients/sujets qui nous plongent dans le doute ou la sidération. Malgré nos années de formation, nos milliers de pages de cours écrites à la force du poignet, nous sommes parfois, voire souvent, en incapacité de comprendre ce qui se passe devant nos yeux, ni la façon dont nous réagissons ou devrions réagir face à cela.
C'est à ce moment que l'aller-retour théorico-clinique prend son sens : gardons notre questionnement dans un coin de notre tête et replongeons notre nez dans une bibliothèque. Trouvons le thème correspondant à la situation problématique que nous venons de vivre et interrogeons la théorie. Au fil de nos lectures sur le sujet, il nous sera possible de prendre un recul suffisant sur ce que l'on a vécu, d'y mettre des mots, d'y mettre un sens, voire un concept / une théorie. La prise de recul est tout aussi essentielle dans notre métier que notre capacité d'empathie.
Armés d'une nouvelle compréhension de la situation problématique, nous pouvons maintenant repartir sur le terrain et poursuivre notre travail. Pratique, théorie, pratique, théorie, c'est l'aller-retour qui fonde l'accès à de nouveaux savoirs, mieux, à de nouvelles connaissances, c'est-à-dire des savoirs vécus personnellement.
Ce sachant, l'on peut différencier deux types d'étudiant en psychologie clinique (cela peut comprendre d'autres disciplines de la psycho) : celui sans expérience de stage dans ses bagages qui a emmagasiné des kilos de savoir et se prépare à les appliquer sur le terrain comme un médicament intellectuel ; et celui confronté au terrain qui est conscient que son savoir n'a d'importance qu'à partir du moment où il a été vécu et a pris du sens au contact de l'autre. Cette remarque peut paraitre bien jolie et légère, pourtant nombre d'entre vous ont déjà pu entendre :
" On ne devient pas psychologue une fois le diplôme en poche, on commence à apprendre le métier une fois en fonction "
C'est pourquoi je conseillerais à tout étudiant de commercer ses expériences de stage au plus tôt. Dès qu'il lui est possible, c'est à dire dès maintenant : L1, L2, ...
Je suis conscient que ce n'est pas du tout dans l'air du temps en Licence, période où l'on attend seulement que vous réussissiez vos partiels et glaniez au mieux des mentions pour être tranquilles. Si vous ne faites pas de stage en Licence, vous serez comme moi et la majorité des étudiants mis au pied du mur lors de vos candidatures prochaines et déterminantes pour accéder au titre de psy : candidatures de stage M1 / M2 et surtout entretiens de sélection pour accéder au Master 2 (60 à 90% de recalés chaque année !!!).
Aussi il est très difficile de trouver un stage en Master 1 en raison de l'afflux considérable de demandes (c'est l'année du premier stage obligatoire, l'année de la compétition), donc mieux vaut prévenir le problème et gonfler son CV pour se placer en tête des candidats.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire