vendredi 25 novembre 2011

J'ai pas eu de M2 : Episode 3. Etre en phase avec son projet pro

Pour votre cas, le choix du DU est très important et doit être fait une fois votre projet professionnel établi et verrouillé. Selon moi, une fois votre orientation prise, vous la défendrez bec et ongles jusqu'à votre première prise de fonction en tant que psychologue. Lors du jury de M2 on vous attendra au tournant sur la cohérence de votre parcours effectué, et par prolongement sur la cohérence de votre projet professionnel.

En préambule, les premières questions à se poser :

Ce que je veuxPourquoi ?Pour quoi ?Ce que je ne veux pasPourquoi ?
Quelle(s) population(s) ?...............
Quel(s) secteur(s) d'intervention ?...............
Quelle(s) orientation(s) théorique(s) ?...............

Un projet professionnel :
  1. Est professionnel ET personnel. 
  2. Est de qualité s'il est cohérent
  3. Est construit en connaissance du contexte professionnel
  4. Doit pouvoir être défendu par une argumentation pertinente
  5. Est en constante évolution
Et vous dans l'histoire ?
Votre projet est une construction basée sur votre anticipation de l'avenir mais doit aussi intégrer toutes vos précédentes expériences : ce qui vous a séduit pour être amené à choisir les études de psychologie, vos stages effectués, vos jobs d'été, mais aussi les questionnements que vous avez eu et qui ne touche pas directement la psychologie. Tout étudiant en psychologie qui accède au niveau Master possède en lui une énergie qui lui est propre, et il faudrait dans l'idéal que cet étudiant la saisisse et sache la faire apparaitre dans son projet pro et ces futures candidatures de stage ou d'emploi. C'est pourquoi je pense qu'il est pertinent de faire un travail sur soi, aidé d'une analyse ou non. Et cette année qui s'offre à vous en fournit une occasion idéale ! Cette année peut être abordé comme un virage de votre vie, (non comme un tournant, = changement de direction)... excitant n'est-il pas ?!!

Dans le cas où votre parcours n'est pas cohérent à première vue ?
Celui-ci possède néanmoins un sens et dit quelque chose de vous : difficile de croire que vous vivez passivement votre vie. Au contraire vos choix et vos expériences, qu'importe lesquels, sont guidés et réalisés par une même envie, ils ont déjà contribué à la construction de votre identité de psychologue, peut-être sans que vous vous en aperceviez. Cela peut vous paraitre très abstrait comme réflexion. Cela l'a été pour moi en tous cas ! J'ai eu beaucoup de difficulté à comprendre mon propre parcours, à me l'approprier, à en être fier, à le mettre en phase avec ce qui est attendu en jury.
Vous avez la possibilité de faire un super test (enfin cela l'a été pour moi) :
Réalisez votre CV professionnel en détaillant vos stages (ce qui vous y avez fait, l'idée du stage ou son thème), vos compétences (sait passer un entretien, sait utiliser tel ou tel test, sait mener un groupe, sait écrire des compte-rendus, sait administrer des questionnaires, etc.), vos centres d'intérêt, vos qualités personnelles, vos qualités professionnelles, vos différents jobs. Demandez ensuite à votre entourage plus ou moins proche de lire ce CV, de vous le raconter et de définir à partir de celui-ci votre profil. Eh oui, bien souvent ce sont les autres qui sauront le mieux synthétiser votre parcours, qui auront un point de vue simplifié et objectif vous apportant de nouvelles clés de compréhension, sans même savoir ce qu'est la psychologie. La cohérence vous la trouverez à mesure de faire des liens, des associations, des parallèles entre chaque ligne de votre CV. Vous devez être incollable sur ce CV, vous le connaissez par cœur, rien n'a de secret pour vous.

Comme un jeu de LEGO® :
Pour donner de la force à votre projet, il vous faut aussi connaitre les problématiques actuelles de votre champ d'application ou de votre spécialité (handicap, fatigue au travail, psychose, accueil de personnes fragilisées, etc.). Cette année, vous avez beaucoup de temps de libre donc vous avez l'opportunité de vous renseigner sur la psychologie d'une autre façon que lors des cours : abonnement à des mensuels spécialisés, participation à des conférences ou colloques, rencontre et interviews de professionnels (qui apprécient souvent la démarche). Votre projet doit devenir en somme une réponse possible à un besoin du terrain, comme une pièce qui s'imbrique sur une construction préexistante ou qui relie plusieurs constructions. C'est le côté charmant de votre projet, une arme de séduction massive.

Il ne suffit pas qu'il soit bien construit, faut-il encore pouvoir le vendre !
Au jour d'aujourd'hui, je pense que la plupart des jurys M2 veulent, avant tout, avoir l'impression que le candidat sait où il met les pieds, qu'il donne l'impression d'une personne difficile à déstabiliser, et qu'il sache se vendre en face de professionnels. Oui, donner l'impression ... en somme nous sommes dans le paraitre ! Alors que nous parlions de fond voilà que je parle de forme ! La forme est très importante en jury, car elle l'est également dans le monde professionnel, notamment lors des entretiens d'embauche qui sont très sélectifs. Membres du jury, recruteurs, ont en face d'eux des candidats qui ont tous une grande valeur car ils ont à peu près le même niveau de formation, des parcours difficiles à comparer car tellement variés et tous intéressants. Ils ont de surcroit très peu de temps et d'éléments pour faire leur choix. C'est pourquoi ce choix final repose des fois sur des critères plus officieux qu'officiels : charisme, assurance, bagout, jovialité, politesse, présentation physique, etc.
Un enseignant-chercheur qui était présent dans mon jury de M2 et qui m'a sélectionné a pu confier plus tard à toute la promo M2 quelque chose comme ça : "une chose est sûre, un étudiant qui bafouille devant vous, qui a des trous de pensée, qui ne peut pas aligner deux phrases correctes, comment lui donner une chance ? Non, c'est au revoir." Là il n'est plus question de projet professionnel. Qu'en pensez-vous pour votre cas ?

Je reparlerai du projet professionnel et de ce dernier point particulier à l'abord de l'entretien d'admission.

dimanche 20 novembre 2011

J'ai pas eu de M2 : Episode 2. Chercher un stage

Vous n'avez pas eu de M2 cette année, malgré tous vos efforts et toutes vos espérances. Que faire pour vous remettre dans la course ? 

Si par rapport à la concurrence, il vous manque de l'expérience de terrain (c'est fréquent), il vous faut donc réaliser des stages en institution ou entreprise selon la spécialité recherchée. Malheureusement, un stage professionnel de niveau M1 nécessite une convention tripartite signée entre l'institution, le stagiaire et l'organisme tiers de formation. Problème : Comme vous avez déjà validé votre M1 il ne vous est donc pas possible de vous y réinscrire cette année.
  • Si je me réinscris dans une autre spécialité ça marche ... ?
    Tout dépend si vous avez modifié votre projet professionnel. Si vous pensez que le type de M2 que vous aviez visé ne vous correspond pas forcément, ou que vous trouvez dans une autre spécialité un parcours professionnel intéressant, oui pourquoi pas si ce choix n'est motivé que par dépit. Par contre, si vous maintenez ferme votre projet, le choix d'un autre Master ne sera pas forcément pertinent et aura beaucoup de chance de vous mettre des bâtons dans les roues car on vous demandera de réaliser un stage en lien direct avec la spécialité choisie et donc plus éloigné de l'esprit du M2 désiré. Enfin, si ce M1 "de seconde chance" choisi est proche de votre spécialité désirée, c'est risqué et il faut bien en discuter avec le responsable de ce Master qui pourra vous conseiller ou déconseiller ce choix.
  • ... ou une année inférieure ?
    Je déconseille pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il est peu probable que l'université vous accepte dans un niveau inférieur à votre qualification. Vous ne trouverez aucun intérêt personnel et professionnel dans le contenu des cours. Et si vous imaginez ne pas assister aux cours, le stage que l'on vous accordera ne sera pas de niveau M1 et donc décrédibilisera votre CV.
  •  Ai-je forcément besoin d'être inscrit en université pour avoir le droit de faire un stage ?
    Non. Pôle Emploi a déjà fourni des conventions dans des conditions très spécifiques. Il faut vous renseigner auprès d'eux. Vous pouvez aussi faire un stage sans convention, mais cela frise l'illégalité et vous ne pourrez le faire valoir lors du jury M2 par le biais d'une attestation. Vous pouvez autrement être embauché en tant qu'employé dans une institution en lien avec votre spécialité et votre population, mais ce ne sera pas en tant que psychologue, donc ce sera au rabais de ce que peut valoriser un stage M1 psychologie. Donc vous l'aurez compris, c'est principalement l'université qui est la mieux placée pour délivrer un stage bénéfique pour vos prochaines candidatures.
  •  Que me reste-t-il comme possibilités ?
    Il y en a d'autre c'est sûr et je ne les connais pas toutes. La solution la plus populaire dans votre cas est de choisir un Diplôme Universitaire, dit D.U
 Mais avant de choisir un D.U ou une institution pour un stage, il est obligatoire de s'assoir confortablement, de prendre une tasse de café, de mettre de la musique d'ambiance, et mettre votre cerveau en marche. Vous êtes en condition pour faire le point sur votre vie, sur votre vision de l'avenir, et pour vous mettre en phase avec votre projet professionnel.

J'ai pas eu de M2 : Episode 1

Catastrophe !! Le monde est prêt à s'écrouler sous mes pieds. Je n'apparais pas dans les listes d'admission du dernier Master 2 auquel j'ai candidaté. Que va-t-il se passer ensuite ?
C'est un moment difficile à vivre, et j'aimerais savoir pourquoi ? Tout d'abord, je pense immédiatement au fait que je n'aurai peut-être pas de seconde chance l'année prochaine pour intégrer un M2. J'ai peur qu'après tant de travail et de sacrifices donnés pour la psychologie, tout soit remis en question et n'aboutisse en fin de compte qu'à une réorientation en-deçà de mes ambitions. C'est un sentiment d'échec qui ébranle mon amour propre voire un sentiment de colère contre l'université, le système, même tous ceux qui sont "passés" (on ne sait pas vraiment comment n'est-ce pas ? ;-)). Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? Il va falloir faire quelque chose de cette année qui s'annonce bien vide de projets. 

Si vous êtes dans ce cas, sachez que cet échec relatif n'est pas si négatif qu'il n'en parait a priori. Une année s'offre à vous pour vous étoffer, pour vous affuter, pour donner un sens plus concret à votre avenir, pour donner plus de sens à votre vie personnelle et intime. Vous trouvez sans doute cette affirmation bien optimiste et trop décalée de votre réalité, attristée par la nouvelle de non-admission. Ce que vous voulez c'est être psychologue en définitive, du coup ça ne vous avance pas beaucoup dans l'histoire tout ça... et pourtant.

Oui, vous partez d'un échec donc les choses ne sont pas roses en soi au début. Ce qui peut poindre sur le nez de l'étudiant ce sont les gros moments de blues, de la déprime voire de la dépression. Cela vient en grande partie de cette impression de vide qui envahit l'avenir (bien tracé depuis plusieurs années, auquel on s'est efforcé de croire malgré les incertitudes) et qui envahit peu à peu le quotidien. Difficile d'imaginer que des milliers d'étudiants vont faire leur rentrée et que soi-même on en a pas le droit, difficile de se motiver à remplir ses journées alors qu'on veut tout simplement être en cours, en toute quiétude, comme il en a été jusqu'à maintenant. Vous vivez en quelque sorte les affects du chômeur et cette situation est difficile à gérer pour tous. Alors que faire ? 1) Combler le vide 2) Combler le vide intelligemment
Premièrement, savoir s'entourer, ne pas se laisser tenter par l'isolement physique et relationnel. Votre famille, vos amis, vos camarades, peuvent venir vous voir plus fréquemment (mais pour cela il faut déjà que vous leurs ayez dit que vous en avez besoin). Leur présence est une chose qui ne résout rien pour votre avenir professionnel, mais, et c'est déjà beaucoup, elle vous donnera des forces pour établir et mettre en application votre stratégie pour l'année à venir. Dès la rentrée de septembre, le grand problème est le manque de rythme hebdomadaire. Il remplace brutalement les emplois du temps universitaires qui avaient l'avantage de bercer chaque trimestre. Si vos semaines ne sont pas programmées et sont dépourvues d'objectifs, ce peut être très dommageable pour le moral. Chaque soir, anticipez ce que vous avez à faire le lendemain. Chaque journée, fixez-vous un temps de travail effectif. Mais reste à savoir ce que peut être ce travail.

Il faut maintenant profiter de cette année pour qu'elle devienne, dans les faits et surtout pour vous, une valeur ajoutée à votre profil d'étudiant psycho futur professionnel et une source de satisfaction personnelle.

La solution la plus employée : ne pas tarder suite à l'annonce de non-admission à s'inscrire à une formation en psychologie ou explicitement complémentaire de votre cursus LMD. En effet, il faut avant tout vous dire que votre candidature a péché, quelque part, et il faut l'accepter même si vous vous y refusez encore, puis chercher d'où vient le problème. (Un appel téléphonique aux jurys de Master qui vous ont évincé de la course pourrait être une source de réponse bien appréciable, mais sachant bien que ces derniers sont légalement définis comme souverains et leurs décisions irrévocables. Cela vaut le coup d'essayer.)
Une fois que vous avez effectué cette recherche sur les lacunes de votre profil de candidat, il serait ensuite intéressant de mettre tout en œuvre pour les combler. Le prochain chapitre donnera une première piste : la recherche de nouveaux stages.