lundi 3 octobre 2011

Garder la motivation

Garder la motivation, car les occasions de découragement ont été nombreuses pendant mon cursus.

Il faut dire tout haut que l'université ne choie pas ses petits, encore moins ne les soutient quand ils éprouvent des difficultés. Sa position est ambigüe. Elle a besoin d'un maximum d'inscriptions pour faire le plein d'argent - c'est l'appât du gain - mais elle attend le dernier moment (avant la dernière année) pour se mettre en cohérence avec les réalités du marché de l'emploi : il y a bien trop d'étudiants titulaires d'un Master 1 en fonction des perspectives d'embauches en France.

Cette triste avarice dessert l'avenir de beaucoup de jeunes. Subissant du coup l'énorme écrémage des sélections en Master 2, nombreux sont ceux contraints à mettre fin à leur projet de psycho, à leurs années d'étude et d'efforts, malgré un 12, 13, 14 ou voire même 15 de moyenne générale en Master 1 ! Par son silence au fil des années, l'université laisse implicitement croire aux individus qu'ils ont des chances de devenir psychologue, puis elle n'a aucun remord à en évincer la majeure partie, sans seconde chance et sans perspective professionnelle. Car en effet, la plupart des jurys ne donne pas l'occasion à celui qui a connu un échec de représenter sa candidature l'année suivante. De plus, même après 4 années validées en psychologie, les connaissances accumulées ne sont pas valorisables dans le marché de l'emploi actuel. Quel gâchis !

Il y a des facs où le système est encore plus pervers. Par exemple, à l'université d'Angers le parti pris est de favoriser les candidatures de l'extérieur pour l'intégration en Master 2, cela en défaveur de celles des étudiants formés chez eux ! Une hérésie soutenue par des motifs d'élitisme. D'un cynisme insupportable, le sourire en coin, le responsable du Master avertira ses étudiants : "Postulez partout en France car vous n'avez presque aucune chance de rentrer dans notre Master. Il est national, donc on prendra les meilleurs." Seulement, ailleurs, les facs ont le raisonnement inverse...
Préconisation n°2 du Rapport HETZEL (2006) : Informer les étudiants des taux de succès dans la formation qu’ils choisissent (taux de réussite sur 3 ans).
Dès la prochaine campagne d’inscriptions en juillet 2007, les universités auront l’obligation légale de faire figurer cette information sur le dossier d’inscription de l’étudiant. En effet, il est essentiel que les étudiants soient mieux informés sur les taux de succès dans les formations car cela sera de nature à leur permettre de choisir en toute connaissance de cause. Il est important que les universités intègrent le droit à l’information et à la transparence de leurs futurs étudiants.
[Note : je n'ai jamais vu ça nul part !!]
Le principe de l'université est : tout le monde peut s'inscrire dans ce qu'il veut. Très bien. Mais si 600 étudiants s'inscrivent en première année de psychologie alors que l'université sait pertinemment qu'elle n'en sacrera que 20 d'entre eux, pourquoi ne pas sélectionner drastiquement chaque année dès la L1 ? Le parcours psychologie sera sans doute plus difficile dans la durée mais les cartes seront sur table dès le début et les sélections plus justes car appliquées sur les capacités démontrées par l'individu.
Je dis "plus justes" car la sélection actuelle qu'opère les jurys M2 reste particulièrement obscure. Question : comment peut-on sélectionner 20 personnes sur plus de 400 candidatures de jeunes super motivés dotés de bonnes notes ?
Réponse 1 : à la tête (je favorise la petite qui me plait ou le fils de machin)
Réponse 2 : élimination mathématique (système de seuils ou sélection sur la note du mémoire, non représentative d'un travail universitaire continu d'au moins quatre ans)
Réponse 3 : retourner le stress, pourtant légitime, des candidats contre eux (pourtant gérer son stress c'est le travail de toute une vie)
Réponse 4 : de manière honnête (bon courage car c'est presque impossible)

Sachant tout cela, si vous voulez réussir il faut vous armer en vous informant. Ne vous démotivez pas car la démotivation est souvent le fruit d'un long et insidieux travail de sape opéré par l'université et les enseignants-chercheurs frustrés ou pervers. S'aidant copieusement de leur statut, il est facile pour eux de blesser le narcissisme d'un étudiant qui n'est pas encore un professionnel : jugements de valeur, critiques acerbes, intimidation ou indifférence, etc. Ne vous laissez pas avoir par ce jeu, vous travaillez pour vous et non pour eux, vous êtes unique, vous avez forcément de la valeur et l'être humain n'est pas une machine, il doute pour se construire et grandir.

Lien complémentaire : http://www.letudiant.fr/etudes/fac/la-verite-sur-15-filieres-14088/psycho-40-dabandons-17220.html

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